Cela fait quinze ans que j’explore ce sujet. Je l’ai découvert lorsque je travaillais sur un programme de leadership pour les services de santé écossais. Et depuis… Pour moi, les émotions sont vitales dans notre développement personnel et professionnel.
Bien que le buzz de l’intelligence émotionnelle grandisse en France, le développement et l’utilisation de ces compétences émotionnelles restent encore faibles. Et pourtant les preuves sont là. Avec d’innombrables recherches affirmant l’importance de l’intelligence émotionnelle sur le lieu de travail et dans la vie, et le World Economic Forum de Davos déclarant que l’intelligence émotionnelle est l’une des 10 compétences essentielles pour réussir (The Future of Jobs), l’apprentissage de l’intelligence émotionnelle est désormais considéré comme un facteur de succès essentiel pour les individus et les entreprises dans le contexte actuel. Et oui, chaque jour, on nous rappelle que le monde est incertain, complexe et volatile. Difficile de penser que cela n’a aucun impact sur notre vie personnelle, professionnelle et sociale. A nous de décider si notre verre est à motié vide ou à moitié plein !

Alors qu’est-ce c’est, l’intelligence émotionnelle?

L’intelligence émotionnelle (QE ou IE) est un concept psychologique développé par les professeurs Peter Salovey et John Mayer dans les années 90. Leur travail a été propagé par Daniel Goleman dans son livre de 1996 intitulé « Emotional Intelligence : Why It Can Matter More Than IQ ».

En pratique, il s’agit de la capacité d’une personne à accueillir et reconnaître ses émotions et celles des autres, à comprendre et à gérer ces émotions efficacement, à interagir et à générer un travail plus productif avec les autres.


En bref, un mélange de compétences personnelles et sociales qui font appel à :
• la manière dont nous nous percevons, nous nous exprimons, nous prenons les décisions et nous gérons le stress
• la manière dont nous gérons nos relations aux autres,
• ce que nous ressentons,
• l’impact potentiel que nos émotions ont sur nos pensées et sur nos actions, mais aussi sur les personnes qui nous entourent.

On me demande parfois comment l’on peut contrôler ces émotions. Ma réponse est toujours la même : on ne les contrôle pas. Une émotion est un processus chimique qui s’opère dans notre corps en réaction à une situation donnée. Ce que l’on peut néanmoins remodeler, c’est notre réponse à cette émotion et la manière dont nous allons choisir cette réponse. C’est le coeur de l’intelligence émotionnelle.

L’intelligence émotionnelle est différente du QI

Prenez une personne qui possède un QI élevé mais un QE assez bas. Malgré son intelligence rationnelle, cette personne aura potentiellement plus de problèmes à établir une relation positive avec ses équipes, à exercer son influence d’une manière constructive ou à motiver les personnes qui travaillent avec elle. D’où le bénéfice de développer ces talents. Le fait est que l’intelligence Émotionnelle est une compétence
Vous pensez peut-être que ces compétences « non techniques » sont des formalités que les employeurs énumèrent dans leurs annonces uniquement pour renforcer leur légitimité, mais elles sont vraiment importantes. Elles peuvent être le facteur de différenciation dans une recherche d’emploi. « Nous savons que la personne la plus qualifiée pour l’emploi ne l’obtient pas toujours. Pourquoi donc? C’est souvent parce qu’elle n’est pas toujours capable de communiquer efficacement – une compétence comportementale – et d’établir un lien – une autre compétence comportementale – avec le responsable du recrutement. »
Pensez-y : notre travail consiste essentiellement à écouter et dialoguer avec d’autres personnes. Qu’elles soient leader ou pas, les personnes émotionnellement intelligentes sont (entre autres qualités) motivées par elles-mêmes et leur attitude motive les autres. Elles se sont fixées des objectifs, sont résilientes face aux défis, prennent le temps d’écouter et sont empathiques.
Prenez le temps de penser aux personnes dont vous avez croisé le chemin et qui vous ont inspiré.e, à ceux que vous admirez. Quelles qualités leur attribuez-vous ?

Il n’y a pas d’âge pour développer cette compétence

Bien sûr certaines personnes trouveront l’exercice plus facile que d’autres. L’éducation qu’ils auront reçu, les valeurs familiales véhiculées, leur éveil social, leurs propres valeurs, leur niveau de réflexion sur eux-mêmes sont autant de facteurs qui faciliteront plus rapidement ce développement. Mais il n’en reste pas moins que nous pouvons tous réveiller et améliorer ces talents émotionnels et à n’importe quel âge. Mon père en est le plus bel exemple. A 70 ans, il a fait ce travail de réflexion et de développement afin de pouvoir continuer à s’occuper sereinement de ma mère alors atteinte de la maladie d’Alzheimer. Il avait réalisé que la gestion de ses émotions en tant qu’aidant était essentielle à son bien-être à long terme.

Alors à votre avis, développer des compétences qui nous permettent de réfléchir sur nous-même, d’identifier les habitudes ou les environnements qui nous freinent dans notre vie personnelle et professionnelle, et de réajuster nos réponses… tendance ou ressource essentielle ?

Vous avez envie d’en apprendre plus, d’introduire l’intelligence émotionnelle dans votre organisation, de former vos équipes ? A bientôt alors.